
Hé, je suis allé voir des films ! Vraiment ! Au cinéma ! Pour ceux qui ne suivent pas forcément ce blog de façon assidue, depuis que je vis à la campagne, j'ai tendance à découvrir les films six mois après tout le monde, quand ils sortent en Blu-Ray. Mais là, il y a quand même une belle flopée de choses intéressantes qui sortent, et on s'est donc remis à sortir avec tite chérie, même si elle est pas fan de l'UGC. Il y a encore beaucoup de choses que je veux voir :
Benjamin Button,
Valkyrie,
the Wrestler... pas mal de films pour lesquels j'espère beaucoup. Mais en attendant, nous avons été complètement conquis par les deux films que nous avons déjà vu.
J'ai commencé à être intrigué par
Slumdog Millionaire quand je l'ai vu apparaître tout en haut de pas mal de Top 10 de l'année 2008 de cinéphiles américains que j'apprécie. Ca faisait un moment que je n'avais pas vu un Danny Boyle qui m'ait vraiment scotché, voilà ce qui est je pense son meilleur film. Un magnifique conte de fée réaliste (un exercice jamais évident à réussir),
Slumdog est aussi, sans doute, l'un des meilleurs films que j'aie vu depuis un an.
Oui, alors, c'est là que je me calme un peu, parce que je sais l'effet que peut avoir la survente d'un film. Si vous n'avez pas encore vu
Slumdog, allez-y, et allez-y vite, avant que vous n'ayez trop entendu que c'était un film génial. Parce que c'est évidemment le moyen d'être déçu. Nous, on l'a vu il y a deux semaines, on n'en avait que peu entendu parler et j'avais même oublié de quoi ça parle au moment où le film a commencé.
Scénario, dialogues, construction, réalisation, le film cartonne à tous les niveaux. Je n'aurai qu'un chipotage : j'aurais personnellement arrêté le film cinq minutes plus tôt. En gardant bien évidemment la jouissive choré Bollywood du générique de fin, mais en arrêtant le film précisément au moment où la tension est la plus grande, parce qu'après cela le film sacrifie à des considérations bien occidentales, et en tout cas à des lieues de celles du personnage principal du film. Oh, et puis, je case ma tirade habituelle sur les traductions de titre : "Le Millionnaire des Bidonvilles", c'était si moche comme titre ? Traduire "the Wrestler" par "le Catcheur", c'était trop compliqué ? J'ai des potes qui parlent plutôt bien anglais et qui ne savent pas ce que veut dire "Wrestler". J'ai l'impression qu'il y a une dérive je-m'en-foutiste, sur ce plan là, ces temps-ci...
A voir absolument en tout cas, comme on dit sur les affiches.
Et puis il faut voir aussi absolument le nouveau film de Maïwenn. C'est rigolo, ma critique de son précédent film était un des premiers articles de ce blog (ouh la la, ça file) : nous avons vu
Le Bal des Actrices hier soir, et j'aime de plus en plus ce qu'elle fait. Maïwenn est mine de rien en train de devenir maître d'un style de film pas du tout évident à réaliser, où la réalité cotoie la fiction et où l'impro cotoie la situation scénarisée... Du Lelouch, un peu, mais avec le sens du rythme et un humour omniprésent, même dans les scènes les plus sombres. Toutes les comédiennes sont extraordinaires (avec un tout petit bémol sur Julie Depardieu, que j'adore en général mais dont je trouve ici que c'est la seule pour laquelle il est évident qu'elle joue un personnage) et Joey Starr est incroyable. Je suis particulièrement ravi qu'elle ait consacré une partie du film à "l'actrice qui bosse pas", avec Karole Rocher qui est formidable... tite chérie, elle, a eu un faible pour la "section" de Balibar ("C'est moi qui parle !"). Et pis j'attend le Blu-Ray, parce qu'il doit y avoir un matos de folie pour les bonus. Le dérushage a dû durer huit ans, par exemple.
Ce qui est rigolo, aussi, c'est qu'au fur et à mesure de son oeuvre, Maï crée un univers dont elle est l'héroïne, un genre d'autobiographie plus ou moins fictive qui pourrait donner quelque chose de vraiment original quand on en fera l'intégrale, plus tard. Dans un tout autre genre, elle est en train d'imposer un nouveau personnage à la "Charlot" ou à la Pierre Richard (ou même à la "Martine", tiens !), une héroïné récurrente dont j'attends avec impatience la prochaine "aventure".
Je suis ravi de mes deux sorties cinoches, en tout cas. Deux très, très bons films.
(Image Copyright Films du Kiosque)