Théâtre, comics et élucubrations diverses : Le Blog de Jérémy Manesse. (Toute rime est purement fortuite)
6 Octobre 2006
Alors, pour ceux qui seraient venus ici par le biais "théâtre" - ou pour ceux qui seraient tombés là par hasard en cherchant un truc sur le gamin qui jouait dans "Au Revoir les Enfants"... Lui, c'est GASPARD Manesse, alors circulez - il est peut-être bon de préciser que je travaille de façon régulière pour Panini Comics, qui publie en France les comics Marvel, DC, et depuis peu Vertigo, ABC et WildStorm.
Si la phrase précédente vous a complètement largué, précisons - même si je ne suis pas sûr que ce que je raconte vous intéresse longtemps - que les comics, c'est ces BDs américaines dont ont été tirés, entre autres, les films de super-héros type Batman Begins, Superman Returns, X-Men go to the Beach et Elektra Sucks, mais aussi V pour Vendetta, Sin City, American Splendor - qu'on va publier d'ici fin 2007, tiens - et Les Sentiers de la Perdition. Oui, Hollywood a trouvé la manne, vous n'avez pas fini d'en bouffer du cinécomic.
Je bosse donc avec Panini - insérez ici votre propre blague sur les sandwichs et les autocollants - depuis fin 98 - ah le temps... oui, je sais, j'utilise beaucoup les tirets comme des parenthèses -, d'abord comme éditorialiste / responsable du courrier des lecteurs. A un moment, j'ai lâché le courrier, parce qu'on tourne en rond assez vite, en fait, une fois qu'on a relancé pour la dix-huitième fois le débat "Pour ou Contre John Romita Jr" ou qu'on réexplique pour la trente-septième fois ce que le patron entendait par "intégralité" en lançant la ligne. Mais bon, là ça devient un peu private.
Depuis une tite année, donc, je suis aussi traducteur pour Panini - insérez ici votre propre blague, de préférence pas la même que tout à l'heure, les gens vont se lasser - ce qui est en fait une chose que j'essayais d'obtenir depuis un petit bout de temps. Avec l'arrivée des nouvelles licences, l'occasion a été trop belle, et me voilà à faire quelque chose qui me fait vraiment, vraiment bien kiffer.
J'utilise rarement le terme "kiffer". Ca doit être l'effet Blog.
Bon, on cause, on cause, mais au départ je voulais parler des albums que j'ai traduits pour ce mois d'octobre... On parlera de mon parcours de fan de comics une autre fois.
Je suis plutôt bon public, question comics. Même question cinéma, à vrai dire, il y a qu'au théâtre où j'ai la dent un peu dure, par militantisme sans doute. Tout ça pour dire que si je parle de trucs ici, ce sera surtout pour en dire du bien, parce que pour dire du mal, certains le font vachement mieux. D'autant qu'en traduisant une BD, je trouve assez important d'arriver à l'apprécier, même quand c'est dur dur, parce que sinon, ben, on prend le risque de faire une trad un peu morne.
Quand on m'a confié BATMAN : ABSOLUTION, j'ai été intrigué parce que je n'avais pas lu la BD en anglais. JM De Matteis, je me souviens surtout de son Moonshadow que j'aimais bien, mais ça faisait longtemps que je l'avais pas vu quelque part, à vrai dire. Les peintures de chais-plus-qui - désolé, j'ai fait la trad il y a trois mois, il est 3 heures du mat, j'ai un trou - sont assez classe. Quant à l'histoire, elle est assez inhabituelle et j'y ai vraiment pris goût en la traduisant. De Matteis a choisi le Batman totalement psychopathe que j'aime bien, à tel point que ça en devient presque comique tellement il est terrifiant. Il y a une scène où la "méchante" se livre en expliquant son parcours bien glauque, et où Batman commente en parallèle dans sa tête, et c'est d'une invraisemblable paranoïa. Pas forcément pour tous les goûts, donc, mais une bonne surprise, pour moi en tout cas.
DéJA TROIS HEURES DU MAT ?
Bon, je reviendrais sans doute dans un Billêt à part sur la traduction de CAPTAIN BRITAIN, qui a à la fois été un plaisir et un calvaire. Il faut voir que je suis un traducteur un peu du genre masochiste, qui aime bien quand il doit faire deux heures de recherche Internet pour comprendre exactement les références qu'utilise l'auteur. Et inutile de dire qu'Alan Moore, il en a des références. Tellement qu'il en est devenu une lui-même ! Le Captain Britain qu'il dépeind aux côtés d'un Alan Davis "en formation" - on le voit vraiment devenir Alan Davis au fur et à mesure des épisodes - est totalement précurseur, barré, génial, et très très drôle. Les épisodes qui sont là ont énormément été pompés par la suite - ou plutôt "recyclés" - dans X-Men. Ceux qui apprécient la période Excalibur, notamment, vont comprendre tout de suite d'où vient l'esprit.
Cet album là, il est inratable. Je reviendrai sur les nombreux "pièges" de trad qu'il m'a fallu contourner - j'espère n'être pas tombé dans d'autres - une autre fois, ce qui sera l'occase de revenir sur cet album, mais là il faut vraiment que j'aille me coucher, demain je rentre sur Paris pour répéter. Oooh, et on en revient au théâtre, ni vu ni connu.
(Image copyright Marvel)