2 Février 2007
En 2003 et après Harem Underground, dont vous pouvez retrouver le texte et l'historique ici, j'ai monté ma deuxième pièce, en ajoutant la casquette de comédien à celles d'auteur et de metteur en scène. La Partenaire de l'Inspecteur Murdock est ma pièce qui a eu le plus de succès, puisque nous l'avons joué plus d'un an et plus de 250 représentations. A vrai dire, nous l'avons arrêtée alors que nous faisions nos meilleurs recettes... Pas forcément l'idée du siècle, je me dis aujourd'hui, mais bon, en même temps, c'est mieux de s'arrêter quand ça marche.
Avec cette pièce, j'ai voulu transposer au théâtre à la fois l'univers du polar et des comics... Je suis assez fan des mélanges de genre, à vrai dire. L'idée était de faire quelque chose qui ressemble le plus possible à du grand spectacle, avec trois francs cinquante de budget. Le spectacle commençait par un vrai générique de film, en trois dimensions (ça n'est pas vraiment facile de comprendre ce que ça peut donner, mais ça avait son petit effet), qui permettait de mettre une super-pêche au début du spectacle avec un projecteur de diapos, trois draps, des beaux costumes et un panneau d'affichage électronique type pharmacie des années 1830. Il finissait par un combat à la Matrix entre deux jolies filles, où on cassait une partie du décor et où l'effet Bullet Time était fait en direct. Entre les deux, on rigolait plutôt bien, et en général, les gens se laissaient avoir par l'enquête et les différents rebondissements.
Je voulais aussi montrer qu'on peut être influencé par ce qui se fait outre-Atlantique sans pomper bêtement et avoir l'air ridicule, comme l'immense majorité des tentatives du genre que j'ai pu voir chez nous. Au théâtre, forcément, ça n'est pas tant l'influence visuelle que l'écriture qui va compter, hors c'est d'après moi le gros problème des scénarii français. Il y a pas mal de mecs qui savent bien filmer à l'américaine chez nous, mais en général, ça ne suit pas à l'écriture.
Mais je vais pas recommencer à m'énerver sur la production hexagonale, d'autant qu'à m'y replonger, cette pièce ne me rappelle que de bons souvenirs, et j'ai plutôt envie de me concentrer là-dessus. Les expériences aussi totalement gratifiantes que celles-ci sont suffisamment rares au théâtre par les temps qui courent, et je suis bien content que cette pièce, jugée au départ risquée ("les comédies policières au théâtre, ça se plante toujours", m'avait-on dit plusieurs fois à l'époque) soit parvenue à trouver son public.
Enfin bref, pour ceux qui voudraient la lire, voici le texte de la pièce. Comme pour Harem, ça m'amuserait beaucoup de la voir remontée par quelqu'un d'autre un jour... Je rappelle que dans ce cas-là, la procédure à suivre est d'en informer la SACD.
Dernier point : Les plus attentifs des fans de BD qui arpentent ces colonnes auront sans doute marqué un temps d'arrêt sur l'affiche : Oui, c'est bien Michael Avon Oeming qui a eu la gentillesse de la dessiner pour moi. Un type vraiment adorable, que j'ai dû choper dans les trente secondes où il a pu prendre le temps de me faire ce beau cadeau.
(Image Copyright Bibi / Oeming)