Théâtre, comics et élucubrations diverses : Le Blog de Jérémy Manesse. (Toute rime est purement fortuite)
12 Mars 2007
Voilà donc que nous sommes sortis du week-end, et si nos journées ont été largement consacrées à profiter du soleil et à se faire un barbec dans le jardin, les soirées (en tout cas celle de samedi) ont servi à étrenner mon tout nouveau tout beau lecteur de HD-DVD Toshiba HD-XE1.
Eh oui, finalement, je me suis accroché à mon premier choix et j'ai choisi le camp du HD-DVD plutôt que du Blu-Ray... Ca n'a pas été facile parce que le Blu-Ray, via Sony et Disney, propose des exclus assez alléchantes, mais deux raisons m'ont conforté dans mon choix.
1) Je ne suis pas sûr que la Playstation 3, sur le long terme, soit le cheval de Troie auquel Sony s'attend pour imposer le format. Les gens, ils prennent d'abord la PS3 pour jouer, et du coup 600 Euros pour une console, c'est un peu raide. Pour l'instant, la bécane a fait passer le Blu-Ray en première position, mais c'est un mouvement qui peut être provisoire, lié à la nouveauté de la chose. Voir les UMDs de la PSP qui sont désormais morts et enterrés.
2) Tous les avis techniques que je lis sur les deux formats placent les galettes HD-DVD éditées actuellement comme meilleures que leurs équivalents Blu-Ray. La faute au codec Mpeg-2 utilisé pour l'instant et un peu dépassé, alors que les HD-DVDs sont en VC-1. Les Blu-Ray devraient rapidement passer au Mpeg-4, mais d'ici là, les HD-DVDs sont indubitablement supérieurs techniquement. Ca n'est pas une garantie de succès, mais c'est du coup là que je préfère mettre mon argent. A noter aussi que le lecteur XE1 a une très bonne cote, pour un prix moitié moindre que le Blu-Ray Panasonic qui a paraît-il pas mal de défauts (mais pour un prix supérieur à la PS3 qui paraît-il est un excellent lecteur de Blu-Ray, c'est vrai).
Enfin bref. L'idée derrière cet article n'est pas de refaire la guerre des formats ici. Parenthèse d'ailleurs, c'est une pratique très répandue, à partir du moment où on a choisi un camp (HD-DVD / Blu-Ray, PS3 / X-Box, Royal / Sarkozy) d'en mettre plein la gueule au camp d'en face, ce qui est en général une façon de se réconforter parce qu'on n'est pas tout à fait sûrs d'avoir choisi le bon camp. Pour ma part, ce que j'espère, c'est que la HD va se démocratiser, de préférence avec une fusion des deux formats, ou une cohabitation amicale, je ne sais pas... En tout cas, la fin des exclusivités à la con qui font que je dois choisir, plus qu'entre HD-DVD et Blu-Ray, entre Children of Men et Pan's Labyrinth. Bon, je ne peux pas vous promettre à 100% non plus, me connaissant, que je n'aurai pas aussi une PS3 le mois prochain. Grmf.
Enfin bref (ça fait deux "enfin bref", déjà, je suis en mode bavardage on dirait). Après déballage de l'énorme et luxueuse machine, je me suis attaqué aux branchements. Oui, il est énorme, le lecteur, digne d'un lecteur de Laserdisc pour vous dire. Tout y est, hein, sortie optique, coaxiale, HDMI 1.3 (je reviens là-dessus dans deux minutes) et même analogique 5.1. Vous commencez à être largués ? Vous n'êtes pas sortis de l'auberge, et à vrai dire, là est le principal défaut des nouveaux formats : L'accessibilité.
Prenons le cas du HDMI, tiens. Je vous l'ai dit ici, j'ai récemment rénové toute mon installation home-cinema. Ca veut dire, entre autres, méga-ampli 6.1 avec entrée HDMI. Je me croyais paré. Hors, j'apprends maintenant que les amplis avec entrée HDMI 1.3 n'existent pas encore, ce qui veut dire que le traitement des pistes sonores très haut débit (DD et DTS True HD, qui sont d'ailleurs en 7.1, pas en 6.1) n'est pas possible pour l'instant. Moi, je dis : Pourquoi pas, à la limite ? Le son en 6.1 tue déjà carrément sa race (maintenant que j'ai enfin compris comment le configurer... ben, en installant mon lecteur HD-DVD, tiens), et je peux me dire qu'un jour je passerai au 7.1. Mais le temps qu'il m'a fallu pour comprendre tout ce que je viens de vous dire, c'est tout simplement aberrant. Et encore, là, je suis relativement compréhensible. L'article des Années Laser sur le Toshiba indique à un moment donné : "Avec au choix pour les nouveaux codages audio (DD+, Dolby TrueHD), la possibilité de les récupérer soit codés sur la sortie HDMI 1.3 (mais il faut un ampli compatible, ce qui n'existe pas encore), soit décodés et réencodés au meilleur format de la connectique choisie : En PCM multicanal pour les amplis de HDMI 1.0 à HDMI 1.2a; en Dolby Digital pour les sorties audio numériques classiques; et enfin en analogique 5.1 pour la sortie ad hoc". Je l'ai lu de nombreuses fois, cette phrase, et je ne suis toujours pas sûr de la comprendre. Moi, tout ce que je voulais savoir, c'était "c'est quoi qu'est le mieux ?". Ben ça, il a fallu que je trouve par moi-même (en l'occurence, j'ai choisi la connexion numérique coaxiale qui permet tout de même de laisser passer les signaux 6.1 tels que le DD EX ou le DTS-ES, comme sur le DVD de Lord of War). Et pour les signaux 5.1 tout cons, le Dolby Digital IIx "crée" le son pour la sixième enceinte. Nickel.
Bon, assez parlé technique, parce que tout le monde a mal au crane. Alors, la HD, ça tape ou ça tape ?
Ben, ça tape. En fait, on s'est fait un double-feature samedi soir, en partie pour tester à fond l'installation, mais surtout parce que le premier film nous a un peu carrément laissés sur notre faim. Ce film, c'est La Jeune Fille de l'Eau, le dernier Shamyalamalayan. Plein de petits moments sympas dans ce film. Mais d'une façon générale, la sensation très très persistante que l'ami M. Night, que j'avais tant aimé sur Incassable, a pris un monumental melon. Le film nous a proposé un mélange assez inédit et perturbant de prétention et de fainéantise. Etonnant. Pour ce qui est de la qualité technique, ben on peut vraiment compter les pores de la peau des comédiens sur les gros plans, c'est assez énorme. A noter en passant que le lecteur Toshiba fait un excellent travail d'upscaling sur les DVDs, pouvant faire passer les meilleurs d'entre eux pour des "petits" HD-DVDs. L'upscaling, ça consiste à augmenter la résolution de l'image, un peu le même principe que quand vous mettez un jeu PS1 dans une PS2 et qu'il fait de l'anti-aliasing, mais en mieux.
Ah oui, j'en profite aussi pour préciser que le lecteur a une sortie ethernet qui permet à la machine d'aller sur Internet. Pour profiter de contenus interactifs d'une part, mais surtout pour mettre à jour le firmware de la machine, une fonction très intéressante que je n'ai pas encore eu l'occasion de tester.
Etant un peu déçus par Shayayayayamalamayan, donc, nous avons décidé d'enchaîner derechef avec le HD-DVD que ma tite chérie m'a offert à Noël, en prévision de mon futur achat : Renaissance, le film d'animations en images de synthèse à la française, se déroulant dans un Paris très futuriste. Bien meilleur jugement sur ce coup-là : On y voit, déjà, que les français assurent carrément en matière d'images de synthèse (j'avais croisé des gens attachés au projet à Angoulême, tiens, ce sont les mêmes qui font les jeux pour portables et les logos dont les "macarons" font couler tant d'encre sur les forums Panini). Ensuite, l'histoire est plutôt bien menée, parfois surprenante, parfois drôle. Quelque voix sont un peu agaçantes (comme celle de la soeur enlevée), mais dans l'ensemble, le casting est bon. Et surtout, l'univers, l'esthétique de l'ensemble, sont absolument magnifiques.
Il va de soi que c'est un film idéal pour tester la Haute Définition : Dès le générique, on est bluffés par la finesse des lettres qui dansent sur l'écran. Il faut vraiment le voir pour s'en rendre compte, mais en tant qu'ancien myope, ça donne un peu cette impression d'avoir tout à coup un oeil de lynx. Evidemment, il faut tout le matériel, écran Full HD et tout le toutim... Mais quelle claque visuelle (le son n'est pas en reste, mais ça n'est pas vraiment le sujet ici).
Je dois avouer que j'avais eu une petite appréhension en voyant une démo de disque Haute Définition à la FNAC. L'image était épatante mais il m'avait semblé déceler quelques petites... saccades, on va dire (du chipotage, hein, j'ai eu beau montrer à ma tite chérie, elle n'a rien vu, mais bon à ce niveau de qualité, on devient perfectionniste). Je le mets maintenant sur le compte d'une télé de démo un peu légère ou d'un lecteur HD ayant un peu chauffé à force de tourner toute la journée, car je n'ai eu aucune sensation de ce genre en regardant les deux films de notre soirée ciné (et pourtant, dans la Jeune Fille de l'Eau, on a largement le temps de chercher les défauts du regard, entre deux répliques).
On entend souvent dire que le passage du DVD à la HD, c'est un peu comme le passage de la VHS au DVD. Je n'irai pas tout à fait jusque là : D'abord, l'upscaling améliore réellement l'image des DVDs, ce qui réduit "l'écart". Ensuite, la différence est surtout très nette pour des films tournés en HD, ou pour des films d'animation, ou pour des plans à effets spéciaux. Si vous voulez regarder La Corde, par exemple, la HD n'a que peu d'intérêt, alors que le DVD apportait tout de même un gain de qualité par rapport à la VHS. Pour tout ce qui est film récent, par contre, alors là oui, c'est incomparable. Je suis tombé à la FNAC sur une démo de Van Helsing (dont il faudrait que je sois très très saoul pour me l'imposer une nouvelle fois) : Il y a une scène de bal où, en HD, on peut réellement distinguer les contours de tous les costumes, et le relief de tous les décors. Sur ce genre de film à l'arrière-plan riche, la HD fait des merveilles !
Et maintenant, je sens venir la crise d'achat de HD-DVDs pour enchaîner les séances home-cinéma...
(Image Copyright Onyx Films)