2 Juillet 2007
Non, surtout ne vous inquiétez pas pour ma tite chérie à moi, elle va très bien (sinon qu'elle part demain pour Avignon et que je vais être bien esseulé pendant un mois...). Simplement, nous avons l'autre soir vu un autre des films que nous avons raté au cinéma l'an dernier alors que je voulais absolument le voir : The Fountain de Darren Aronofsky.
Voilà où je me situais rapport à Aronofsky avant de voir ce film : Pi m'avait donné un somptueux mal de crâne, mais j'ai le sentiment très net que c'était fait exprès, et on peut donc dire que le film était bien foutu, quoique un peu impénétrable. Requiem For a Dream est très certainement une des trois ou quatre plus grosses claques que je me sois pris au cinéma ces dix dernières années. Ca n'est pas un film qui est facile à voir, ni à revoir (il faut vraiment être dans un état d'esprit particulier pour se dire "tiens, je me reverrais bien Requiem For a Dream, ce soir"), mais c'est à mon sens une oeuvre magistrale et incontournable, qui en tout cas m'a convaincu de suivre de près tout ce que ferait Aronofsky par la suite.
Pas du genre commercial, le gars. Non, non, non. La preuve avec le scénario de The Fountain, qui aurait très facilement pu donner lieu à un soap SF romantique, genre, mettons, Ghost. Au lieu de ça, on a un film où il faut attendre une bonne demie-heure pour avoir une petite idée de ce que ça raconte, et d'où chacun peut ressortir avec une interprétation différente de sa signification et de la réalité de certaines scènes. Un film, donc, qui non seulement ne vous prend pas pour un abruti mais qui vous prend plutôt pour quelqu'un d'assez pointu, ce qui est suffisamment rare pour être applaudi. Moi qui adore voir des films sans savoir de quoi ils parlent à l'avance, j'étais ravi.
Après, le film peut avoir un côté extrêmement frustrant selon la vision qu'on a du couple. N'étant moi-même pas macho pour un rond et n'ayant jamais peur de pleurer sur l'épaule de ma tite chérie, j'ai eu du mal à m'identifier au personnage de Hugh Jackman (peut-être bien dans son meilleur rôle) autrement que par empathie envers la mission qu'il s'est fixée, et l'injustice contre laquelle il lutte, celle qui nous attend tous un jour ou l'autre. Mais la réalisation est tellement virtuose, les allers-retours entre les différentes "époques" tellement bien maitrisés et les acteurs tellement justes qu'on ne peut qu'être captivés.
Pour être honnête, en sortant du visionnage de ce HD-DVD (Warner, pris en import vu que le film est distribué en France par TF1 Vidéo), on est restés un peu songeurs avec tite chérie, ne sachant pas trop quoi en penser. Mais c'est le genre de film dont certaines images reviennent vous hanter, et pour lesquelles vous trouvez un sens à postériori. Un film à voir, en tout cas, et à écouter, parce que comme pour Requiem..., la musique de Clint Mansell et du Kronos Quartet est magnifique.
Sinon, pour ceux qui iraient effectivement au Festival d'Avignon et qui voudraient voir ma tite chérie faire de la Commedia Dell'Arte, le spectacle se joue en plein air et s'appelle Lancelot et le Dragon. Je ne sais plus où ça se joue précisément, mais vous arriverez facilement à le trouver parmi le petit millier (!) de spectacles qui s'y jouent cette année. Ca devient n'importe quoi, Avignon, mais on en reparlera à l'occasion.
(Image Copyright Warner)