
Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas fait un petit passage en revue des derniers films que je me suis matés. Comme je me suis enfin résolu à regarder des films sans ma tite chérie (qui est très occupé à Paris en ce moment et n'a pas beaucoup le temps de me rejoindre à la campagne), la liste pourrait s'allonger très vite.
Mais d'abord, une petite page de pub : J'ai une petite soeur qui fait de la musique. Pour ceux qui ont vu
A Suivre ou son making of, c'est elle qui fait les choeurs sur la "chanson" de générique, elle commence à faire pas mal de musiques pour les spectacles du Café de la Gare, et objectivement, elle déchire du haut de ses vingt ans. Elle fait aussi ses propres compositions, et pour la première fois elle donnera un concert en solo, à Paris, où elle ne joue que ses chansons et pas des reprises. Ca se passe à la Scène Bastille (2 bis rue des Taillandiers) le lundi 25 janvier à 19h30, pour un concert qu'elle partage avec le groupe Kiss the Change (Elle, elle s'appelle
Sarah Manesse). Pour en savoir plus, son Myspace :
www.myspace.com/sarahmanesse. La place est à 12 euros et se trouve en prévente dans les FNACs et autres points de vente (et même au Café de la Gare, tiens) !
Séquence cinéma, donc, et on commence avec
Là-Haut, le dernier Pixar qui m'a fait chialer pendant une heure et demie. Je dis bien chialer, le gros chagrin comme quand on était gosses et que King Kong mourait à la fin. "Ben alors, ça va pas ?", me dira-t-on, mais il se trouve que ce film a été (apparemment) écrit spécifiquement pour me faire chialer, moi, en jouant sur ma plus grosse peur, à savoir, et désolé pour ceux qui trouvent que je suis gavant avec ça, de perdre ma tite chérie d'une façon ou d'une autre. Ce qui est en soi un sujet gonflé de la part d'un dessin animé pour enfants. Et je ne parle même pas d'autres détails qui ont fait que je me suis totalement identifié au vieux bonhomme de ce film.
Du coup, j'ai un peu de mal à analyser le film objectivement, même si je peux de toute façon dire qu'il est exceptionnel. Pixar casse la baraque à chaque nouveau film, en faisant des films profonds et intelligents qui ne peuvent qu'aider à faire une prochaine génération moins con que la nôtre. Il y a bien sûr des trucs très drôles, les chiens sont très réussis, mais j'admets ECUREUIL !!!!!
...
... que l'expérience reste troublante pour moi, d'autant que je n'ai pas du tout marché au message de fond du film, du genre "il faut savoir faire le deuil du passé et vivre de nouvelles aventures". Je suis incapable de me projeter dans une situation ou ce serait un tant soit peu possible s'il m'arrivait ce qui arrive au héros du film.
En parlant de tite chérie, on s'est regardés deux films la semaine dernière. Le premier, c'était une lacune dans notre culture cinématographique :
Butch Cassidy et le Kid, avec Paul Newman et Robert Redford, un western au ton complètement curieux, un "buddy-movie" avant l'heure où Redford ressemble tellement à Brad Pitt que c'en est bluffant (oui, je sais que c'est le contraire, mais vous voyez ce que je veux dire). Ca nous a permis également de découvrir une scène qui a été parodiée un million de fois, mais dont j'ignorais jusque-là ce que ça parodiait, à savoir cet OVNI au milieu du film, le "clip" de
Raindrops Keep Fallin' on my Head de Burt Bacharach (chanson écrite pour le film !), avec Paul Newman qui fait le clown en bicyclette dans une ambiance complètement
Petite Maison dans la Prairie. Au milieu d'un western. Je ne suis pas sûr que ça fonctionne (Redford non plus, d'ailleurs, à en croire le making of), mais ça rend le film marquant et c'est devenu une scène culte, donc... Après, l'ensemble est très bien mené, mais il faut dire qu'après
La Horde Sauvage qu'on s'était vu quelques semaines plus tôt, ça fait un sacré contraste quant au traitement du genre.
Le lendemain, on a enfin regardé
le Catcheur de Darren Aronofsky. Oui, le Catcheur,
the Wrestler, ça veut dire le Catcheur. J'attends qu'on me justifie la connerie de ne pas avoir traduit le titre sur ce coup-là. Je flaire le truc où les distributeurs français se sont dit que personne n'irait voir un film qui parle de catch, et que du coup ça les arrangeait bien de ne pas traduire le titre vu que personne ne sait ce que ça veut dire, ze vraisseleurre. En tout cas, le film est vraiment bien, excessivement classique, mais rudement bien mené par Aronofsky qui réinvente sa façon de filmer à chaque film, après la descente aux enfers clipée de
Requiem et l'ésotérisme esthétisant de
The Fountain. Impeccablement habité, évidemment, par Mickey Rourke, un effet spécial à lui tout seul. Si vous avez du mal d'habitude avec Aronofsky (ce que je peux comprendre, même si moi, j'adore), c'est sans doute son film le plus accessible.
Seul film de cette liste que je n'ai pas vu en Blu-ray mais en DVD (et la différence se sent nettement, quand même, il y a pas), un film que j'avais complètement raté à l'époque :
eXistenZ. Un délire assez jouissif de Cronenberg, très loin de la glauquerie de
Faux-Semblants ou de
Crash. Un jeu vidéo où les manettes sont des espèces d'hybrides amphibiens avec lesquels on entre en symbiose, un second degré érotique omniprésent, des acteurs qui s'éclatent... on voit venir la fin de très très loin, mais c'est assez inévitable vu tous les films du même genre qui ont fleuri depuis (pas que
Matrix, je pense aussi à
Avalon et à
Passé Virtuel). Ici, c'est l'univers visuel et conceptuel, et la légèreté du ton (et le message de fond quand même bien sympathique) qui en font un film à voir.
Et pour finir, j'ai regardé
G.I. Joe hier soir. Oui, bon, je sais, ça fait encore partie de ces petits plaisirs coupables qui montrent que j'ai encore un peu (beaucoup ?) d'ado en moi. Je suis passé par plusieurs couleurs pendant le film. D'abord dubitatif, je me suis laissé embarquer par l'ambiance complètement cartoon (coïncidences impossibles complètement assumées, flash-backs kitschissimes des personnages en pleine action) puis par l'incroyable séquence d'action dans Paris, sans aucun doute le meilleur moment du film. Pendant tout le temps, je repensais au making of de
36 Quai des Orfèvres, dans lequel Olivier Marchal en chiait pour obtenir l'autorisation de tirer trois coups de feu dans Paris. Bon, j'imagine qu'il y a beaucoup d'images de synthèses dans la séquence de
G.I. Joe, mais il y a quand même des plans dont j'aimerais bien savoir comment ils ont fait, parce que ça se passe bel et bien dans Paris. Après ça, le film s'essoufle et le troisième acte est beaucoup moins fun et plus convenu que le début, malgré les méchants aux voix tout droit sorties d'un dessin animé. Très dispensable, donc, mais si vous pouvez vous faire juste la séquence dans Paris, n'hésitez pas. Et dans l'ensemble, je trouve ça quand même nettement plus appréciable et moins bête (dans le mauvais sens du terme) que l'épilepsie prépubère de Michael Bay sur
Transformers. Le premier, hein, j'ai pas vu le deuxième. Pas très envie, d'ailleurs.
(Image Copyright Disney / Pixar)