Il nous a fallu une bonne demi-heure hier avec tite chérie pour nous souvenir de la dernière fois où on était allés au cinéma tous les deux. La campagne et le home-cinéma aidant, on profite plutôt de notre temps à Paris pour faire d'autres choses, comme voir des spectacles (et encore, quand on a le temps). On s'est finalement aperçus que notre dernière séance avait été
28 Semaines Plus Tard, pour vous dire que ça date pas d'avant-hier.
Hier soir, donc, on est retournés au cinéma et, histoire de ne pas faire les choses à moitié (et surtout parce qu'on avait peur de ne jamais finir notre carte UGC 5 places avant la date de péremption dans deux mois), on y est retournés cet après-midi.
Les deux films que nous sommes allés voir sont
No Country for Old Men et
Cloverfield. Si il faut vraiment leur trouver un point commun, on dira qu'ils ne respirent pas un optimisme béat. Sinon, ça n'a rien à voir. D'un côté on a un genre de western moderne, très certainement le meilleur film des Frères Coen depuis longtemps (ça m'étonnerait que quelqu'un vienne me dire le contraire) et en tout cas celui qui m'a le plus plu depuis Fargo, qui est mon Coen préféré. Il y a des points communs, d'ailleurs, c'est sans doute pas un hasard.
De l'autre, il y a un genre de Blair Godzilla Project, ou la collision entre deux genres qui n'ont absolument rien à voir et dont le mélange fonctionne plutôt très bien. Je vous avais aussi parlé
il y a quelque temps de la campagne de marketing viral forcenée qui avait fait monter chez moi l'envie de voir ce film. D'autant qu'il y a certains des cinglés derrière
Lost et
Alias à la barre.
Si, remarquez, il y a un autre point commun à ces deux films, c'est que j'irai pas vous en raconter une miette, tant j'ai apprécié d'en savoir le moins possible en les voyant. En plus, en dire un peu en détail ce que j'en pense, c'est forcément raconter des trucs assez importants (ou donner des indices trop voyants), donc je m'abstiendrai. Mais je me suis vraiment bien éclaté sur les deux et je vous les recommande sans problème.
No Country... est évidemment un meilleur film au sens large du terme, mais en tant qu'exercice de style et que divertissement,
Cloverfield s'en sort haut la main. Aussi, j'ai pas mal ri dans les deux films, mais l'humour est très très noir. Ben si, finalement, il y a plein de points communs entre les deux films.
En tout cas, avec tite chérie, on était quand même contents d'avoir vu
Ratatouille, évidemment plus joyeux, en Blu-Ray quelques jours avant. J'ai passé sous silence pas mal de séances vidéo qu'on s'est faites, ou bien parce que je n'ai pas eu le temps, ou bien parce que je n'avais rien de bien passionnant à dire dessus, ou bien parce que ça ne m'avait que modérément plu (oui, vous avez sans doute constaté depuis un an que je préférais parler des trucs que j'aime bien). En gros, il y a eu
Die Hard 4,
Harry Potter 5,
Ocean's 12 et
13. Je sais, ça fait gag, comme phrase, mais bon, j'y peux rien, je suis une victime du "séquellisme" du cinéma américain. Le reste de nos soirées de libre a été passé devant
Battlestar Galactica (point rapide sur la situation : un énorme coup de coeur pour l'épisode "Téléchargement" de la saison 2, on est toujours fans, mais on espère qu'ils vont pas nous gonfler trop longtemps avec le stop/start d'Apollo et Starbuck, qui nous saoulent un peu. Oui, sur ce coup-là, on parle d'une même voix avec tite chérie).
Mais je m'égare.
Ratatouille, donc, énorme tuerie, avec pourtant beaucoup d'attentes en amont. Je suis fan de Pixar, je suis fan de Brad Bird (celui du
Géant de Fer, surtout) et c'est cette combinaison qui avait sans doute fait que j'avais été un tout petit peu déçu par les
Indestructibles, tellement j'en attendais un kif nirvanesque. Sans doute à cause du terrain trop connu qu'est le trip super-héros. Point de tout ça avec
Ratatouille, je m'incline platement devant les auteurs. Il y a quelques passages vraiment magnifiques dans ce film, mais pour moi le meilleur moment est, sans trop en dire, la réaction du méchant critique quand il mange le plat qu'on lui prépare dans le troisième acte, et le discours qui suit. C'est un discours sur la critique, justement, magnifiquement servi par Peter O'Toole, et c'est marrant parce que ça rejoint un peu ce qui se disait dans les commentaires de je ne sais plus lequel de mes articles d'il n'y a pas longtemps. Il permet en plus au film de se libérer du manichéisme tout Disneyain (Disnéique ?) du film... comme quoi, c'est possible, même avec les règles d'un dessin animé pour enfants.
Et un mot quand même pour dire que c'est typiquement le genre de film qui sublime la Haute Définition (et vice-versa). Les images de synthèse rendent merveilleusement bien en 1080p, et on avait régulièrement la mâchoire qui tombait devant la beauté de certains plans. On s'est aussi pissés dessus de rire avec le court-métrage bonus de l'extraterrestre, au passage.
(Image copyright Pixar / Disney)